L’édition 2023 de la conférence annuelle de la Chaire RENEL confirme son dynamisme
La conférence annuelle de la Chaire RENEL s’est déroulée les 25 et 26 mai derniers à la Faculté de droit, économie et administration de Metz. Cette deuxième édition a réuni plus de 130 participants lors de la conférence grand public sur le rôle des marchés publics dans la transition écologique. Près de 70 universitaires ont ensuite assisté à la présentation de 24 articles lors de la conférence scientifique.
Cet évènement matérialise pleinement l’ambition de la Chaire Ressources Naturelles et Economie Locale : recentrer la recherche en économie sur les thématiques environnementales à une échelle locale. Sous l’impulsion de son fondateur et titulaire Alexandre Mayol, et de sa directrice scientifique Veronica Acurio Vásconez, la conférence met donc en relations les différents acteurs de l’économie du Grand Est, des élus locaux aux entreprises, en passant naturellement par les chercheurs.
Les marchés publics au cœur de la discussion entre les acteurs de l’économie locale et de la conférence Grand public
Cette année, la volonté de croiser les regards d’acteurs locaux sur l’environnement s’est traduite par une partie « Grand public », ouverte à tous et toutes, intitulée « Les marchés publics : quelle place pour le développement durable ? ». Le professeur Stéphane Saussier, directeur de la Chaire Economie des Partenariats Publics-Privés, a ainsi effectué un état des lieux de la littérature sur la commande publique et ses implications environnementales. Cela a été l’occasion pour lui de définir ce qu’est un achat public durable, mais aussi d’alerter sur les indicateurs utilisés à cet égard et sur la complexité d’un tel mécanisme.
Puis, la conférence s’est transformée en table-ronde animée par le journaliste Arnaud Caël, qui a vu le professeur Saussier débattre avec les acteurs locaux de la commande publique. Julien Freyburger, président de la Communauté de Communes des Rives de Moselle, a ainsi mis l’accent sur le nécessaire dialogue entre les pouvoirs publics et les acteurs privés, pour prendre au mieux en compte les enjeux locaux de la commande publique. De son côté, Isabelle Villeneuve-Touvet, directrice juridique des achats de Vivest, a encouragé une attitude volontariste vis-à-vis de la commande publique, tout en rappelant la flexibilité que requièrent ces achats. Enfin, Fabrice Lancia, directeur du développement chez Derichebourg Environnement, a souligné la complexité et la rigidité des contrats publics. La discussion s’est ensuite poursuivie par un échange avec l’auditoire, qui a questionné les méthodes d’évaluation de la commande publique, le temps requis par le processus, ou encore les inégalités entre les entreprises que la commande publique est susceptible d’occasionner.
Deux demi-journées scientifiques riches en échanges et en débats
Au terme de la partie grand public, le volet scientifique de la conférence s’est ouvert par la plénière du professeur Mouez Fodha (PSE – Paris I). Ce dernier a procédé à un rappel des justifications économiques de la transition énergétique, mais aussi de ses objectifs : la neutralité carbone, la compétitivité industrielle et une juste répartition des coûts. Puis, les près de 70 universitaires présents se sont répartis pour la première des quatre sessions parallèles. Chacune des sessions voyaient 3 thématiques entre abordées dans 3 salles différentes, avec la présentation puis la discussion scientifique de chacun des deux articles présentés.
Ces sessions parallèles se sont distinguées par leur diversité : alliant naturellement des papiers théoriques et des papiers empiriques, elles incluaient aussi des chercheurs de différents horizons. Aux présentations d’universitaires confirmés du BETA s’ajoutaient par exemple des papiers de doctorants de la Chaire, voire même d’étudiants en Master. Cette diversité s’est aussi manifestée par la provenance des chercheurs : la conférence a su dépasser les frontières du Grand Est pour faire intervenir des chercheurs à Paris I – Panthéon Sorbonne, de Paris Dauphine, de l’Université de Nantes, ou bien de l’Université d’Orléans. Nous avions également la participation de chercheurs venus spécialement d’universités étrangères, et en particulier du Cameroun. Enfin, les partenariats de la conférence ont également participé à élargir les thématiques de la conférence : une session avec l’INSP s’est concentrée sur les politiques publiques, tandis que le partenariat avec Nestlé Waters a permis de développer les questionnements sur la qualité de l’eau.
Le diner de Gala du jeudi soir a approfondi l’esprit bienveillant et chaleureux qui a marqué l’intégralité de la conférence. La multitude d’acteurs impliqués s’est alors retrouvée dans le restaurant privatisée pour l’occasion, dans un cadre privilégié pour échanger de manière informelle sur les discussions et les résultats de la journée. La soirée a ainsi permis aux plus jeunes de bénéficier de manière fluide de l’expérience des chercheurs aguerris dans une atmosphère conviviale. Cela a également été l’occasion pour l’ensemble des participants de se féliciter du déroulement de l’évènement, qui a fait l’unanimité au sein de ses participants. Le lendemain matin a assisté aux deux dernières séances parallèles, confirmant les bonnes impressions de la vieille. La richesse de ces échanges va maintenant faire l’objet d’un numéro spécial dans la Revue d’Economie Politique, coordonnée par Alexandre Mayol et Luc-Désiré Omgba.
A l’année prochaine !
En somme, la deuxième édition de la conférence annuelle de la Chaire RENEL installe un peu plus la Chaire dans le paysage universitaire du Grand Est, en approfondissant le travail de l’année précédente. Depuis la précédente édition, la Chaire compte en effet 3 nouveaux doctorants, 4 nouveaux stagiaires et de nouveaux partenariats. Symbole de son dynamisme, la conférence de 2023 a quant à elle accueilli 50 participants supplémentaires. La Chaire semble donc relever le défi qu’elle s’est fixée, à savoir conjuguer la recherche, la formation et les relations avec ses partenaires pour promouvoir la recherche en économie sur l’environnement. Et elle ne semble pas partie pour s’arrêter là, alors comme se plaît à le dire son duo de direction : à l’année prochaine !
Par Axel Bardon